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Le blog de reve-de-lune1982

 

 

15 août 2012 La nuit n'a pas rafraîchi l'atmosphère et il fait déjà bien chaud lorsque nous partons Jacques et moi. Nous cheminons vers Sainte Colome par des petites routes aux chaussées brûlantes ou de sentiers blancs et aveuglants de soleil. De nombreuses côtes nous rendent silencieux. Chacun va à son propre rythme qui, pour l'instant, est identique ! La sueur, le cœur qui cogne, les jambes et les pieds qui protestent et en même temps la vue superbe sur les Pyrénées, mélangent de fatigue et de beauté, annihilent toutes mes pensées.

Nous visitons la belle vieille église de Sainte Colome avant de faire une pause repas sur un banc, devant l'entrée. Le banc est en plein soleil car nous n'avons rien trouvé de mieux à l'ombre ! Comme à Saint Pé, devant le boulodrome, les alentours de ce banc ne sont pas terribles. Peut-être, à défaut de bar ou de salle des fêtes, les jeunes (ou les vieux !) du village viennent-ils s'y asseoir le soir pour fumer leur cigarette et boire une bière ? Le sol est jonché de mégots et de bouts de métal. C'est un rien ragoûtant. Avantage : il y a un robinet d'eau juste à côté. Je ne vais pas faire la difficile ; j'ai faim et pour manger une boite de sardines pas besoin d'un palace ! De plus, il fait vraiment trop chaud pour s'attarder ! La dernière bouchée avalée, une gorgée d'eau et le visage rafraîchi à la fontaine, nous repartons et attaquons la descente sur Arudy.

A l'entrée d'Arudy, nous sommes heureux. Mais, nous ne le savons pas, un long kilomètre nous sépare encore de l'arrivée au presbytère : une longue ligne droite déserte (c'est férié aujourd'hui) de macadam et de trottoirs bétonnés bordés de lotissements tristes. J'ai du mal à lever les jambes, mon sac pèse des tonnes et mes pieds protestent.

Violaine et Nicolas nous ouvrent la porte du presbytère ! Le prêtre Pierre est absent mais nous pouvons disposer des lieux. Une grande pièce avec tables, chaises, frigo et micro onde. Attenante à cette pièce, une cour donnant sur un jardin entouré de murs, une douche et une petite cuisine avec ustensiles, ainsi qu'un bac à linges pour laver les vêtements. Sur la porte un billet « Attention à ne pas laisser sortir la chatte du jardin lorsque vous ouvrez la porte et surtout refermez bien derrière vous ! ».

Alors que je sors ma trousse de toilette du sac, j'entends « la chatte ! » qui s'est belle et bien carapatée. Quelqu'un n'a pas dû lire le message !

Heureusement, elle n'a fui que dans les étages de la maison. N'écoutant que mon amour des animaux je m'élance dans les escaliers, à pas de loup quand même, car je ne sais pas si j'ai le droit d'être là, et j'appelle la chatte. Soudain, je me trouve nez à nez avec le prêtre ! Je ne l'avais pas entendu rentrer. Je me sens mal à l'aise d'avoir envahi son espace. Il est surtout agacé que quelqu'un ait pu faire sortir la chatte malgré ses recommandations. Il me les renouvelle. Il insiste même lourdement. Attitude singulière, pour un prêtre, que cet attachement à cette chatte ! Mais, bon, moi amie des chats et chattes je ne vais pas lui jeter la pierre !

Ma boite de sardines est loin. J'ai une faim de loup. Je décide avant tout chose de manger. Je me fais une soupe puis du riz dans la bouilloire car je n'ai pas trouvé de casserole et m'installe à la grande table pour manger ma mixture devant les autres qui me regardent, silencieux, et disséminés aux quatre coins de la table. Ils ont faim, eux aussi, mais préfèrent attendre l'ouverture du resto pour manger un grand plat de pâtes. Violaine et Nicolas ont les yeux qui pétillent rien que d'y penser !

Eh ! attendez, c'est mon repas de midi ! Le resto c'est ce soir et pas avant 19 heures. Je ne tiendrai jamais jusque là ! C'est pas une petite boite de sardines qui nourrit sa femme après tous ces kilomètres !

le prêtre entre dans la cuisine et regarde mon assiette avec un air de commisération :

- Ça ne doit pas être terrible du riz comme ça, tout seul !

- Ma foi quand on a faim.

Le prêtre s'absente.

Je continue à manger. Il revient avec un tupperware :

- Tiens, ça ajoutera un peu de goût à ton riz !

J'ouvre le tupperware. Un magnifique lapin en sauce avec carottes me saute au visage. Je suis déstabilisée et intimidée. Je prends avec précaution un petit morceau de lapin et recouvre mon riz de sauce. Je m'apprête à manger.

Le prêtre :

- il y a un micro onde, tu ne veux pas chauffer ton assiette ?

Je n'aime pas du tout ces engins et ils me le rendent bien. Le prête vient m'aider en voyant mes hésitations.

Je pense aux discutions que j'ai avec Jacques sur les produits bios et les non vertus du micro onde alors que le prêtre est en train de me dire qu'il fait tout avec ce four : cuisson et décongélation ! Il y a vraiment du boulot avant que les mentalités changent !

Je reprends mon repas, nettement amélioré, toujours sous le regard attentif, et j'ai l’impression, secrètement envieux des autres (là, là, làlère!) !

Le prêtre a fini par nous installer dans les dortoirs qui se trouvent au dernier étage de la maison au-dessus de ses appartements. Sur ses conseils, Violaine et Nicolas, ont retenu une table dans un petit resto qui est installé juste à côté du presbytère. J'ai décidé de les accompagner car nous n'irons pas avant dix neuf heures et j'ai très envie de rester en leur compagnie quitte à ne boire qu'une bière, mais je me dis aussi, que peut- être, j'aurai à nouveau faim !

Vers dix huit heures un coup de sonnette se fait entendre. Un couple d'espagnol, Carmen et Diego, entre. Le prêtre se décharge de la réception sur Nicolas qui est d'origine espagnol. Le couple qui veut se joindre à nous pour aller au resto va se préparer. J'ai l'impression que nous allons devoir les attendre un bon moment !

Pendant ce temps, je vais téléphoner à Catherine, en ville, car il y a encore un téléphone public à la mairie !

Lorsque je reviens, Carmen et Diego ne sont toujours pas là. Violaine est un peu inquiète car dix neuf heures, pour les espagnols, c'est le début de l'après-midi ! Je sens qu'il lui tarde de manger. Mais, non, finalement Carmen et Diego sont "presque" à l'heure, et je vois le sourire réaparaître sur le visage de Violaine.

Nous nous installons dans un agréable petit restaurant. Mais lorsque Violaine demande des pâtes. :

- Désolée, mais c'est férié aujourd'hui et nous ne faisons que des salades composées et des galettes.

- Oh non ! Je vois les visages de Violaine et de Nicolas se décomposer. C'est vraiment la catha pour eux.

Les salades sont énormes. Moi, après ce que j'ai mangé dans la journée, ça me cale bien mais pour les jeunes, c'est vraiment juste ! Ils se rattrapent sur le pain et les galettes. Je crois que demain ils se feront des pâtes à leur prochain refuge !

Je n'aurai pas encore mon verre de vin ce soir. Ce sont tous des buveurs d'eau ! Je me contente d'un panaché Monaco !

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commentaires
L
Le récit avance et moi avec!Toujours intéressant, aussi bien écrit et avec force détails.Il y a des moments où j'ai mal aux pieds, comme toi, c'est dire combien tes mots reflétent les images et les<br /> sensations ressenties par la narratrice douée que tu es!
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