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Le blog de reve-de-lune1982

10 Septembre 2008 Unduès/Sangüesa 10 kms.

 

           A neuf heures, comme nous a précisé Cristina, la serveuse du bar, nous attendons toutes les six devant le bar pour prendre le petit déjeuner. Mais le temps passe et toujours pas de Cristina ! Il ne pleut plus. Le village est enveloppé de brume. Unduès 102 10.09.08 9h07

          Pour passer le temps Catherine photographie et je me promène dans le village endormi. A 9h10 je vois Cristina sortir d’une maison avec un chien. Elle me fait comprendre par signes  qu’elle emmène le chien faire sa promenade matinale et qu’ensuite elle ouvrira le bar ! Enfin, à 9h20 nous pouvons boire un bon café. C'est la fin de la saison et le travail au moment de l’affluence des pèlerins est très prenant et fatigant, nous ne lui en voulons donc pas d’avoir souhaité faire la grasse matinée d’autant plus que le chemin pour aller à Sangüesa est court et facile. Enfin, c’est ce que nous croyons.

       Nous partons les premières. Environ, 5 kms avant Sangüesa, nous sommes rejointes par Jean-Marie et Françoise accompagnés de Pedro un habitant de Sangüesa en balade. Ils discutent et en raison de leurs discutions ils ne se rendent pas compte qu’ils marchent vite, trop vite pour moi. Je dois faire des efforts pour rester à hauteur du groupe. Ils marchent aussi probablement trop vite pour Françoise qui demande à Jean-Marie de s’arrêter pour une pause. J'aurais bien fait la même chose mais je  n’ose pas interrompre la conversation de Pedro et Catherine. D’autre part le chemin plat est recouvert de graviers blancs qui réverbèrent la chaleur du soleil et autour de nous il n’y a que des champs récoltés, sans arbres. Aussi je préfère continuer pour atteindre au plus vite la ville et éviter d’être transformée en fontaine. C'est un cauchemar car Catherine et Pedro ont engagé une conversation très intéressante que Catherine commence par me traduire mais  gênée dans ma marche je l’interrompt. Ensuite accaparés par leur conversation ils ne prennent pas garde à mes difficultés. Pedro nous quitte à l’entrée de la ville et a la gentillesse de nous donner des indications très précises pour se rendre à l’auberge. Mais nous nous égarons dans le dédale des petites rues de Sangüesa.Sanguesa-10.09.08-18h51.JPG    A un carrefour, nous avons l’air tellement perdu qu’une vieille femme reconnaissant d’un premier coup d’œil des pèlerines en perdition ! nous arrête, gesticule pour immobiliser les gens autour d’elle ! (Il y a beaucoup de monde !). Elle interpelle par son prénom un homme qui fait ses courses, et lui donne l’ordre d’emmener ces dames jusqu’au gîte ! Nous ne voulons pas déranger ce brave homme et nous lui disons qu’il n’a qu’à nous indiquer la direction, que nous trouverons bien l’auberge ou que demanderons plus loin  notre chemin. Mais il ne veut rien entendre et nous amène jusque devant la porte du gîte. 

     Une immense porte en bois, nous accueille ! L’auberge est déserte. Nous montons dans les dortoirs, choisissons deux lits et déposons nos sacs. 

      Nous n'avons plus d’argent, plus de nourriture. Nous repartons rapidement dans la ville. C’'est la sortie de midi, il y a foule dans les rues. Les magasins ne sont pas loin de la fermeture et cela me stresse mais il faut se décider vite si nous voulons manger quelque chose. Un charcutier et une petite supérette font l’affaire. Nous nous  détendons enfin à la terrasse d’un petit bar où nous pique-niquons. 

     Nous revenons à l’auberge qui s’est remplie durant notre absence. Le préposé municipal à la gestion de l’auberge est installé à une table de la salle à manger et est entouré de personnes qui veulent être servies au plus vite. Ne voulant pas de quiproquos Catherine s’avance vers lui pour lui dire que nous nous étions déjà installées et qu’elle souhaite régler le prix de la pension. Il n’est pas content de cette initiative et lorsque Catherine lui demande s’il y a un endroit pour laver le linge ; comprenant machine à laver il lui rit au nez en lui disant qu’elle n’est pas au Ritz ! N’ayant pas trouvé de bac à lessive je la fais dans un des lavabos de la salle de bains. Pour le séchage je dois me contenter de l’étendoir sur pieds installé devant la fenêtre du dortoir, seul étendoir pour une quinzaine de personnes ! Les habits se chevauchent et gouttent sur le carrelage.

     La rencontre s’annonçe mal. Deux groupes ont pris possession de l’auberge. Un groupe de randonneurs, nullement pèlerins qui veut simplement profiter d’un hébergement à bon marché et un groupe de pèlerins diabétiques. A mes yeux les randonneurs se révèlent infects, squattant les douches et les laissant dans un état déplorable. Je me sens mise à distance. La  soirée avançant Catherine peut discuter avec l’un des membres du groupe des diabétiques qui s’est installé à côté d’elle dans le dortoir. Il s’avère que l’un d’eux est entre la vie et la mort à l’hôpital : il a fait une crise cardiaque sur le chemin en raison de la chaleur.

       Vers 17 heures l’arrivée de Françoise et Jean-Marie, habitués du camino, me met du baume au cœur. Ils s’installent dans le dortoir, non loin de nous, créant un espace intime et rassurant. Je ne suis pas douée pour les langues étrangères et Catherine me traduit la plupart des conversations mais cela lui est parfois difficile car parlant quatre langues elle est souvent sollicitée. Je suis donc heureuse de pouvoir parler français.

         Très pragmatique, Françoise installe deux bâtons entre deux lits superposés et très à l’aise accroche sa lessive ! Sanguesa-10.09.08-18h59.JPG

    Vers 18h nous quittons le gîte et son agitation pour vagabonder dans la ville, visiter les multiples édifices religieux et admirer les nombreux palais imposants avec poutres, avant toit et façades sculptés qui jalonnent la ville. Le magnifique porche de l’église Santa Maria étant en réfection nous pouvons tout de même en admirer sa réplique photographique sur les murs de l’église. Sanguësa 10.09.08 20hSanguesa-10.09.08-19h10.JPG

    

        De retour au gîte, le repas du soir m'est  difficile ; voyant les gens s’installer sans gêne, je ne suis absolument pas à l’aise car je n’ose pas prendre ma place. Il me semble qu’il me faut imposer ma présence. J'en ai mal au ventre. La décontraction de Françoise et Jean-Marie me facilite les choses, mais je ne m’attarde pas dans la salle à manger, car en raison des circonstances, je trouve l’ambiance délétère. Je remonte dans le dortoir pour préparer la journée du lendemain. Avant de m’endormir j'apprends par Catherine que le pèlerin est mort à l’hôpital.

 

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commentaires
E
<br /> Pourquoi (et surtout comment) veux tu que devienne lassant un récit où se côtoient ainsi toutes les facettes de la vie, et même la mort!<br /> par contre j'ai du faire une retour à l'épisode précédent pour "remettre" Cristina.Le début de cet épisode, si l'on n'a pas le précédent en mémoire est un peu abrupt, on se demande comment vous<br /> avez atterries là, on ne comprends pas tout de suite pourquoi vous attendez Cristina.<br /> à la suite... cp.<br /> <br /> <br />
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