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Le blog de reve-de-lune1982

 

30 Août 2008 Oloron Sainte Marie/Lurbe Saint Christaud 10 kms

 

           Choc des couleurs ! Rouge, orange, jaune, blanc et noir ! Comme sur un écran de télévision aux couleurs TNT. Je n’en crois  pas mes yeux. A l’entrée d’un village perdu dans la campagne, trois bâtiments accolés les uns aux autres nous offrent le spectacle d’une image en technicolor. Les ardoises et l’asphalte de la cour sont d’un noir coupant. Pas un brin d’herbe ne dépasse, pas un arbre, juste tracées au sol, les marques d'un terrain de basket. Depuis, l'image de cette

 

AABA2Ecole prés d'Oloron 30/8/08 11h01

 

école m'est restée gravée sur la rétine. Beau et affligeant à la fois.

          Vagabondage dans la campagne. Traversée de petits villages. Rien n’accroche ma mémoire. Seul souvenir, au détour d’un chemin, le goudron de la route et de l’autre côté, face à nous, l’hôtel. Envie de douche, de sieste, de nourriture. Le pas se fait plus rapide. Déception, la porte est fermée. A la recherche d’une autre porte, nous entrons dans le parc de l’hôtel. Des chaises et des tables de jardin sont disséminées sous les arbres et au détour d’une haie, une immense piscine nous fait des clins d’œil. Mais je n’aime pas l’eau froide et ne suis nullement tentée par une baignade d’autant plus qu’un petit vent frais s’est levé. Mais Dieu que j'ai faim !!! D’abord se débarrasser du sac et des chaussures. Ouf ! Je me sens plus légère. Installées à une table, pieds nus en éventail, nous pique-niquons. 

       Baignade et bronzette des clients de l’hôtel. Un enfant de 2 ans joue à la balle au bord de l’eau. Inquiétude de toutes les femmes présentes qui le suivent dans ses déplacements. Je suis épuisé par le manège de sa mère qui coure après lui pour l’éloigner de l’eau et qui en même temps ne veut pas trop le brimer et l’empêcher de jouer. 

          Enfin, ouverture de l’hôtel. Un jeune couple nous accueille. L’hôtelier nous accompagne jusqu’à notre chambre. Nous le suivons avec tout notre barda. Arrivées au seuil du vestibule c'est le choc : une salle d'environ cent mètres carrés encombrée de jeux d'enfants, et superbement décorée de pots de fleurs, de plantes grimpantes, de tableaux, de poteries, forme un prestigieux patio abrité par une

 

AABA3Hôtel Lurbe St Christaud 30/08/08 16h47 

 majestueuse verrière à plus de 5 mètres de hauteur. Un escalier accède à une galerie qui longe les quatre murs et surplombe le patio. Les portes des chambres s’ouvrent sur deux pans recouverts d’un toit d’ardoise. Et le mur du fond, construit en verre jusqu’à mi hauteur, est éclairé par une mosaïque de toutes les couleurs. 

          La chambre est grande et sympathique. Après la douche, une baignoire nous permet de faire notre lessive. Séchage discret à la fenêtre ! Sieste bien méritée. 

       Nous descendons pour le repas du soir. Dans le vestibule, arrêt devant une carte du chemin de Compostelle affichée au mur. Nous restons en contemplation sur tous les kilomètres qu’il nous reste à faire !!! 

        Il fait frais même presque froid dans ce vestibule. Je frissonne à la vue d’un gamin qui se promène pieds nus sur le carrelage. 

          La salle à manger chaleureuse ouvre ses portes. Ses fenêtres regardent les montagnes. Quelques convives sont déjà installés. Il n’y a pas foule en cette fin d’août, les vacances scolaires touchent à leur fin. Le repas du soir est notre premier vrai « repas pèlerin ». Mais dans cet hôtel le menu est le même que pour les clients ordinaires, la seule différence est que nous ne salissons qu’une seule assiette ! 

       En ce premier jour, nous mangeons en silence. Nous écoutons le bavardage d’une équipe de cinéma en train de faire des repérages dans la région et finissons notre soirée au bar, autour d’une tisane, à discuter avec le jeune patron de cet hôtel bien sympathique. 

 

31 Août 2008 Lurbe Saint Chritaud/Sarrance 12 kms 

          

     Le lendemain matin, nous repartons après un petit déjeuner copieux. 

   Cheminant entre goudron et sentier au milieu des champs nous rejoignons le gave. La sente étroite et très caillouteuse suit le bord de l’eau. J'ai juste la place de mettre un pas devant l’autre et dois être dans la totale conscience de mes pieds pour ne pas accrocher les pierres et ne pas glisser sur la terre humide au risque d’un plongeon dans l’eau elle-même hérissée de rochers. Je suis déséquilibrée par le poids du sac et le stress me rend encore plus maladroite. Ma respiration est difficile. Par contre Catherine, en pleine forme, cavale loin devant. Enfin, le ruisseau s’éloigne et je  m’engage dans un tunnel de verdure plus doux aux pieds. Mais mon soulagement n'est que de courte duré car le tunnel monte inexorablement ! je suis fatiguée, énervée et j'ai faim. Tout à coup, plus de Catherine ! j'essaye d’accélérer, impossible. Le tunnel semble s’éclaircir. Oui ! Un dernier coup de rein et Sarrance enfin apparait.

AABB1vers Sarrance 31.08.08 11h12

AABB2Sarrance 31.08.08 12h08

 

 

          Lorsque nous nous engageons dans la rue principale les cloches de l’église sonnent les douze coups de midi. Le village est sous le soleil et ses maisons blanches éblouissent sous la lumière. C'est un dimanche et notre premier souci est de trouver une alimentation.  Heureusement, une petite épicerie faisant partie d’un restaurant est encore ouverte. La vendeuse grogne : c’est bientôt l’heure de la fermeture. Nous avons  juste le temps de faire nos courses ; ceux qui attendent derrière n'ont pas cette chance. Le restaurant, une belle auberge de village nous attire. Son menu me fait saliver.  Eh ! Pourquoi pas ! Avec nos grosses chaussures et nos vêtements de marche nous nous  sentons un peu déplacées au milieu de ces familles endimanchées mais l’ambiance est conviviale, la cuisine simple et délicieuse. 

        Nous devons dormir au monastère du village. Nous allons donc nous y présenter. La porte d’entrée s’ouvre sur le cloître mais personne ne vient nous accueillir. Nous essayons de téléphoner pour prévenir de notre arrivée mais personne ne décroche. Commence alors une longue attente entrecoupée par des appels téléphoniques sans réponse. Assise sur le bord glacé du jardin du cloître je râle. Des pèlerins arrivent. Leurs noms inscrits sur un tableau les renvoient à un numéro de dortoir. Vers 16h00 le prêtre arrive enfin. Il n’a pas reçu nos appels. Nous ne sommes donc pas sur la liste d’hébergement. Et pour cause : le numéro de téléphone indiqué sur le « Miam-miam dodo » est erroné ! Et le prêtre n’est pas content du tout, mais alors pas du tout, car les appels téléphoniques arrivent chez une de ses paroissiennes !AABB5Cloitre Sarrance 31/08/08 19h14  Il accepte cependant de nous héberger ; par chance, il reste deux places dans un dortoir ! Après nous être douchées et changées nous allons, suite au conseil du prêtre, visiter le village et plus spécialement son musée « très moderne » ! Et « aseptisé » ! Où est racontée l’histoire des vierges noires de la région. Nous nous retrouvons ensuite, avec d’autres pèlerins, pour une visite de sa très belle église qu’il commente avec gentillesse.

AABB4vierge noire Sarrance 31/08/08 19h04 

      Rentrées au monastère, ce sont les premières rencontres…dans la cuisine. L’autre groupe compte deux couples. Une grande marmite de riz cuit sur la cuisinière à gaz et nous enveloppe d’une douce chaleur. Avec timidité, nous nous intégrons et faisons chauffer de l’eau pour un paquet de soupe. Chacun partage dans la mesure de ses moyens, pain, fromage, et sucreries possibles dans un sac à dos. Les couples ont déjà pas mal de kilomètres dans les pieds car ils arrivent du Puy. Aussi anecdotes, péripéties et conseils fusent dans notre direction. Les alternances de froid et de chaud m'ont assommé. Les voix me bercent doucement. Je me sens partir dans le sommeil. Je regagne rapidement le dortoir : vite m'emmitoufler dans ma couverture, j'ai froid !

Published by reve-de-lune1982 - LE CAMINO 2008

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