21/09/08 Cirueña/Redicilla Del Camino 16,8kms
A seize heures nous entrons dans l’albergue de Redicilla Del Camino. Nous en apprécions, d’emblée, l’agencement : Dans l’entrée, un bar ! Puis, une cour intérieure avec bacs à linge (…avec savon !) et étendoir ; ensuite une petite salle à manger et une cuisine invisible et non accessible aux pèlerins; à l’étage, plusieurs dortoirs. Petite attention, également dans les douches, des flacons de crème lavante.
L’hospitalera, une employée municipale qui nous reçoit pour l’inscription, n'est pas très agréable. Avant notre arrivée, a-t-elle été agressée par un pèlerin ? Mystère. En tout état de cause, elle refuse de faire de la monnaie sur le billet de cinquante euros que lui tend Catherine. Pour elle, c’est simple, puisqu’elle n’a pas de monnaie et bien elle donne le billet et basta ! Alors que le tarif moyen dans une albergue municipale est entre 5 à 6 euros la nuit. Que faire ? L’hospitalera veut absolument être réglée tout de suite. Qu’à cela ne tienne, nous vidons notre porte monnaie dans la corbeille du donativo. Ce n’est pas exactement la somme que nous désirions donner mais à l’impossible, nul n’est tenu, n’est-ce-pas.
Nous nous inscrivons aussi pour le repas du soir puis nous nous précipitons vers un dortoir où semble-t-il il n’y a pas trop de ronfleurs ! Deux places sont libres, prés de la fenêtre. Pour une fois j'accepte de prendre la place du haut. Nous nous installons et redescendons « Vita presto » au bar ! Nous mourons de soif.
Nous commandons deux «clara » pour l’apaiser et deux paquets de chips pour nous recharger en sel et discutons avec le sympathique barman.
Après les gestes d’usage à toute arrivée à l’étape, nous faisons une sieste et donc exceptionnellement, je dors sur le lit du haut. Je suis si fatiguée que je ne remarque rien.
L’heure du repas du soir arrive rapidement. Toutes les tables sont complètes. Bon, pas extraordinaire le repas, mais nous n’avons rien eu à préparer et il cale l’estomac. Ce repas est, comme le couchage, en donativo. …D’accord ! Nous avons pu faire de la monnaie au bar. Mais, en temps normal, le donativo consiste en un équivalent de tronc d’église accroché au mur où chacun glisse, en cachette, la somme estimée due. Là, c’est une corbeille genre corbeille de quête que la cuisinière passe de table en table. Et elle contrôle ce que chacun donne. Ce n’est pas très discret ! Mais au moins, elle surveille que tout le monde paye dans une mesure raisonnable, ce que je comprend fort bien car il arrive que quelques indélicats partent sans payer.
Après le repas nous sortons nous promener dans le village. L’air est agréable et le village tranquille, enfin presque tranquille…
Nous regagnons notre dortoir et comme décidément j'ai le vertige d’être sur le lit du haut, Catherine accepte gentiment de reprendre les habitudes et de laisser sa place en bas. A peine les lumières éteintes, Catherine commence à pester. Je ne comprend pas, elle parle de ressort, de « tu aurais pu me le dire », « tu le savais et tu m’as laissé monter là-haut ! » Il a fallu un moment avant que je comprenne que les ressorts du matelas « ressortent » dans les côtes de Catherine. L’après-midi, lors de la sieste, j'étais si épuisée que je ne m’était pas rendu compte que ces foutus matelas étaient plein de ressorts et j'avais laissé mon lit sans savoir qu’il était naze. Enfin, Catherine comprend que je suis de bonne foi, elle met ses « boules quiès » et s’endort. Comme vous le savez, je n’ai pas de « boules quiès » et sitôt le calme revenu dans le dortoir j’entends de nombreux bruits de moteur et je vois des lumières venant de l’extérieur. Dans l’après-midi, nous nous étions installées si rapidement que nous ne nous étions pas rendu compte que le dortoir que nous avions choisi donnait sur l’arrière de la maison qui, elle, donnait sur une route à grande circulation, circulation, notamment de nombreux poids lourds !
La nuit a été très mouvementée par le bruit et les lumières pour moi et très tendue de ressorts pour Catherine ! Il y a eu aussi, en prime, quelques ronfleurs !